Delphine Ernotte, prête pour un acte II. Ce mardi, à l'occasion de la présentation de ses voeux aux salariés de France Télévisions, Delphine Ernotte a annoncé qu'elle était candidate à un nouveau mandat à la tête du groupe audiovisuel public. Pour rappel, le mandat actuel de la présidente de France Télévisions, en poste depuis août 2015, court jusqu'au mois d'août 2020. Durant les prochaines semaines, le CSA devra procéder à la désignation de son successeur(e), ou donc à son renouvellement, pour un mandat écourté pour cause de réforme de l'audiovisuel et courant jusqu'à fin 2022.
"Puisque ce sera l'un des sujets de l'année, c'est ici et d'abord à vous que je tiens à le dire, je serai candidate à une prolongation de mon mandat à la tête de France Télévisions. Je crois que cette entreprise a besoin de continuité et je serais très heureuse de poursuivre cette aventure avec vous", a déclaré la dirigeante qui a indiqué souhaiter "conforter la télévision de service public dans (la) nouvelle holding". Pour rappel, en vertu de la future réforme, les entreprises de l'audiovisuel public seront bientôt rassemblées au sein d'une holding. Au sein de cet organisme, nommé France Médias, à la tête duquel Delphine Ernotte n'est donc pas candidate, les PDG des différentes entreprises de l'audiovisuel public deviendront directeurs généraux de ces dernières jusqu'au 1er janvier 2023.
Cinq années de profond bouleversement pour France Télévisions
Après près de cinq ans de mandat, Delphine Ernotte affiche un bilan riche de nombreux bouleversements pour France Télévisions. Dès 2016, elle a mis sur orbite son premier gros projet : franceinfo, la chaîne info publique du canal 27. En 2017, le linéaire et le délinéarisé ont été rapprochés avec le lancement de france.tv. L'année suivante, l'identité visuelle du groupe - et de chaque antenne - a été refondue. 2018 est aussi l'année du lancement de France TV Slash et de la signature de l'Alliance avec la RAI et la ZDF. Ces derniers mois ont également été denses avec la mise en chantier de Salto, l'attribution exclusive des droits des JO 2024, le lancement des plateformes Culture Prime, Lumni et Okoo. Sa mandature restera aussi marquée par les disparitions de France 4 et France Ô, décidées par le gouvernement.
Par ailleurs, depuis 2015, les finances du groupe ont été maîtrisées avec un objectif d'équilibre affiché chaque année, dans un contexte de baisse de la dotation publique. En mai, la direction et les syndicats se sont ainsi entendus autour d'un projet de plan de départs, en vertu duquel 900 postes seront supprimés d'ici trois ans. Du côté des audiences, le poids du groupe, leader de la télévision, est resté stable, autour de 29%. Après un trou d'air en 2016-2017, les audiences de France 2, la chaîne-mère, sont reparties à la hausse tandis que l'inexorable baisse de France 3 a été enrayée. Les antennes elles-mêmes ont changé, avec notamment le lancement d'un feuilleton quotidien auto-produit sur France 2, et leurs incarnations ont été féminisées et rajeunies avec entre autres les départs de David Pujadas, Tex, Georges Pernoud, Julien Lepers ou encore Patrick Sébastien et les arrivées de Faustine Bollaert et Daphné Bürki entre autres.