

Un scoop, une exclusivité. Les journalistes de Libération ont pu pénétrer dans la fameuse chambre du Sofitel de New York où tout a basculé pour Dominique Strauss-Kahn le 14 mai dernier, entre 12 heures et 12 heures 28. Cette fameuse suite 2806, tout le monde en parle, mais personne ne l'avait encore vue, visitée.
Deux journalistes du quotidien ont donc sonné à sa porte lundi après midi. Et le résident des lieux leur a ouvert. « Nous lui indiquons que nous sommes journalistes et que la suite de luxe où il réside est devenu un lieu qui suscite une curiosité légitime chez le public français. Il nous invite alors à visiter en estimant que "c'est une question de droit à l'information" » note Libération.fr
Le propriétaire les autorise à filmer. Alors, portable à la main, les reporters tournent, visitent chaque pièce. « Aucune image n'a été diffusée de cette "crime scene" qui suscite un grand nombre de fantasmes et d'interrogations » notent nos confrères. Qui peuvent ainsi témoigner de la conformité de la disposition des pièces avec le récit livré par la femme de chambre. « Ce qui est sûr, c'est qu'il est en effet possible d'entrer dans la suite sans savoir si quelqu'un ou non se trouve dans la salle de bain » expliquent-ils.
Mais cette exclu de Libération.fr n'est pas du goût de tout le monde. 400 commentaires plus tard, pour la plupart négatifs, on tente de se justifier : « Libération serait-il devenu un tabloïd à la New York Post ? Un Voici bas de gamme ? Un journal voyeuriste ? Rien de tout cela, rassurez-vous. Mais pourquoi cacherions-nous aux internautes ce document tourné par nos envoyés spéciaux - qui se sont présentés comme des journalistes, et n'ont donc pas volé ces images ? ». Même le site Arrêt sur images ironise sur le scoop de son confrère : « La chambre 2806... est une chambre ! ».
« Dans cette affaire, la disposition des pièces, l'aménagement de la suite sont des éléments d'information importants, qui vont compter dans la suite du procès poursuit Libé.fr. Chacun pourra désormais se faire son idée, en s'appuyant sur un document qui ne prétend pas avoir d'autre mission que de donner à voir les lieux d'une affaire qui a pris la dimension que l'on sait (...) Les mêmes qui se plaignent que Libération publie cette vidéo seraient légitimement furieux qu'on leur cache des informations sur tel ou tel aspect du dossier. La suite 2806 est un élément du dossier ». Et probablement un excellent buzz à la clé.